Des symptômes de longue durée chez 18 % des patients COVID
Expert Lode Godderis
CEO d'IDEWE
Premières observations de l’étude COMETE
1 travailleur sur 5 ayant contracté le COVID au cours de l’épidémie déclare encore souffrir de problèmes. Cette information provient de l’étude internationale COMETE à laquelle IDEWE participe. « La poursuite de l’analyse des données doit identifier plus clairement l’impact de la profession et des conditions de vie au travail », déclare Lode Godderis, directeur général d’IDEWE.
L’objectif de cette étude est l’incidence du COVID-19, ses conséquences et les facteurs influents à étudier auprès des travailleurs. « En janvier et février 2022, nous avons réalisé une étude à l’aide d’un questionnaire auprès des personnes qui se rendaient chez les médecins du travail pour un examen médical périodique ou un examen de reprise », explique Lode Godderis. « En d’autres termes, les personnes qui travaillaient ou allaient reprendre le travail. Cela implique que les travailleurs qui étaient encore en incapacité de travailler à cause de symptômes sévères du COVID n’apparaissent pas dans cet échantillon ».
COVID long
1 259 travailleurs ont pris part à l’étude. Les 1 089 travailleurs qui ont répondu au questionnaire ont fourni des informations sur une éventuelle contamination au coronavirus. 41,8 % des travailleurs ont déclaré avoir été contaminés. La plupart d’entre eux (61 %) ont été contaminés pour la première fois durant les quatrième et cinquième vagues d’octobre 2021 à mars 2022. 89,9 % avaient des symptômes, 10,2 % n’en avaient pas. Fait notable : 22 % d’entre eux ont déclaré encore présenter des symptômes au moment de l’étude, qu’ils attribuaient à cette contamination.
L’incapacité de travailler à la suite de la contamination COVID éventuelle a également été sondée dans le questionnaire. 79,9 % des travailleurs contaminés se sont mis en arrêt maladie. 20,1 % n’ont pas été absents. Pour 1 % des patients COVID, l’absence a duré plus de 3 mois. 5,6 % ont été absents pendant 1 à 3 mois.
Attention pour la réintégration
« Ce sont des chiffres que nous ne pouvons pas ignorer sans réagir », a déclaré Lode Godderis. « L’effet de la profession, des conditions de vie au travail et d’un certain nombre de paramètres liés au travail et à la santé continuera à être étudié. En collaboration avec Acerta et l’université de Hasselt, nous travaillons sur une étude afin d’objectiver davantage les données d’absentéisme. Cependant, nous savons aujourd’hui qu’il est souvent difficile pour les patients souffrant de COVID long de reprendre le rythme de travail. En tant que service externe, nous soutenons et accompagnons leur réintégration. »
L’initiative de l’étude COMETE de l’Observatoire Régional de Santé (ORS) d’Île de France. Elle vise à examiner les similitudes et les différences relatives au risque de contracter le COVID-19 entre les travailleurs belges et français. Le magazine français « Concours Pluripro » y consacre un article ce mois-ci.
Lisez notre dossier sur la réintégration des travailleurs en incapacité de longue durée.