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Une politique d’ergonomie vivante et actuelle
Expert Tineke Lauwers
Conseillère en prévention ergonome
Les ergocoaches et les ergomentors allègent littéralement le travail de leurs collègues
Les troubles musculosquelettiques compliquent le travail de nombreux prestataires de soins. Pourtant, lorsque la pression au travail augmente, l’ergonomie est souvent la première à passer à la trappe. Les ergocoaches et les ergomentors empêchent ce phénomène de se produire. « Ils ne font pas qu’alimenter la politique d’ergonomie de l’organisation : grâce à des conseils concrets, ils allègent littéralement le travail de leurs collègues. »
À force de déplacer des patients ou des résidents au quotidien, sans dispositif d’aide ou de manière non ergonomique, les soignants finissent tôt ou tard par développer des problèmes. « Ils sont encore nombreux à relever les personnes en les prenant sous les aisselles », déplore Tineke Lauwers, conseillère en prévention chez IDEWE. « C’est physiquement lourd pour le soignant, et désagréable pour le patient ou le résident. Les travailleurs n’ont souvent pas les connaissances et compétences nécessaires pour limiter la charge physique pendant le travail, mais ils ont aussi tendance à penser que le fait d’aller chercher un lève-personne ou un drap de glisse serait une perte de temps. Ils se trompent, ces dispositifs font gagner du temps à plus long terme. »
« Au lieu de prendre la forme d’une aptitude pratique maîtrisée, la formation en ergonomie reste souvent à l’état de connaissances théoriques, ce qui est regrettable à double titre. Nous voyons que les choses changent dans les organisations où des travailleurs se mobilisent spécifiquement pour attirer l’attention sur l’ergonomie et en faire une préoccupation au quotidien sur le lieu de travail. Notre offre de formations est destinée à soutenir ces personnes. »
Ergomentor et ergocoach
Les ergomentors sont des prestataires de soins qui ont suivi une formation de trois jours pour être capables de donner à leurs collègues des conseils concrets et directement exploitables sur le lieu de travail. L’accent est surtout placé sur les techniques de déplacement. Les ergocoaches, quant à eux, ont reçu une formation de cinq jours qui doit aussi leur permettre d’orienter la politique de l’organisation. »
« À la base, les personnes décident de suivre la formation parce qu’elles ont compris l’importance de l’ergonomie grâce à leur pratique quotidienne. Souvent, leur direction les encourage aussi à le faire parce qu’elles peuvent être un maillon essentiel de la politique d’ergonomie. Dans les établissements de soins qui ne disposent pas encore d’une politique d’ergonomie, ou dont la politique doit encore être affinée, les ergocoaches peuvent jouer un rôle moteur pour faire avancer les choses. »
Journées de recyclage
Les ergocoaches et les ergomentors doivent aussi veiller à ne pas laisser faiblir l’attention accordée à l’ergonomie. « Ce n’est pas toujours évident », souligne Tineke Lauwers. « Du fait de la pression au travail, il peut arriver que l’ergonomie se laisse un peu oublier. C’est la raison pour laquelle nous n’abandonnons pas nos participants à leur sort. Chaque année, nous organisons des journées de recyclage qui sont autant d’occasions d’échanger des expériences et des bonnes pratiques. »
Les organisations peuvent organiser des formations en entreprise. Vous trouverez plus d’informations ici.
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