Prévention du suicide sur le lieu de travail : développement des compétences des personnes clés au sein des organisations afin de reconnaître les signes et d’entreprendre des actions
Problématique / situation
La Belgique compte un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. L’Autorité flamande accorde son attention à la prévention du suicide depuis plusieurs décennies déjà. C’est ainsi qu’en 2006, le premier Vlaams Actieplan Suïcidepreventie (VAS I, plan d’action de prévention du suicide flamand) a été lancé. Nous en sommes déjà au troisième VAS. L’objectif de ces plans d’action est de réduire le nombre de suicides en Flandre. Depuis 2000, alors qu’aucune politique formelle de prévention du suicide n’était encore en place, on remarque une diminution de 29 % du nombre de suicides. Et pourtant, on compte encore 3 suicides par jour en Flandre, et les chiffres ne se sont aucunement ou très peu améliorés pour certaines tranches d’âge. Le développement et la mise en œuvre d’une politique durable de prévention du suicide sont et restent donc très importants et nécessaires.
La population active passe par définition une grande partie de son temps au travail. Si les personnes de confiance ou d’autres personnes clés peuvent suivre un plan de prévention du suicide au travail bien étayé, cela pourrait représenter un grand pas en avant. Et en effet, lors de l’évaluation du VAS II en 2020, le besoin d’y accorder plus d’attention et d’appliquer plus de méthodes dans le cadre du travail a été signalé. Dans le cadre du VAS III, validé en 2023 par le gouvernement flamand et le parlement flamand, six lignes directrices stratégiques ont été établies avec objectif de santé commun de réduire le taux de suicide de 10 % entre 2020 et 2030. Une des stratégies pour y parvenir est le développement des compétences des professionnels et des figures clés dans différents contextes, dont celui du travail.
Objectif / application
C’est pourquoi dans le cadre de ce projet, nous voulons développer une boîte à outils pour améliorer l’expertise des personnes clés dans les organisations, pour leur permettre de détecter les signaux plus rapidement et qu’elles se sentent plus compétentes pour entreprendre des actions. Pour ce projet, nous avons appliqué la méthode Human Design Thinking, où le groupe cible (les travailleurs ayant des pensées suicidaires), les utilisateurs finaux (les personnes clés dans les organisations) et les experts en la matière ont été impliqués.
Durée : date de début et date de fin du projet
Le projet se déroule de septembre 2023 à août 2025.
Groupe cible / population ciblée
Le groupe cible de ce projet est constitué des personnes clés au sein des organisations. Par personnes clés, nous entendons les personnes de confiance, les conseillers en prévention (aspects psychosociaux, médecins du travail), les experts en prévention-infirmiers, les experts RH et les supérieurs hiérarchiques.
Résultats attendus / hypothèses
En initiant un processus de cocréation avec les différentes parties prenantes, nous augmentons les chances que la boîte à outils réponde effectivement aux besoins et aux attentes, qu’elle soit largement utilisée et qu’elle puisse être implémentée de manière durable au sein des organisations. Nous espérons que la prévention du suicide fera ainsi son chemin sur le lieu de travail et qu’elle contribuera à créer un contexte plus sûr où le suicide (les pensées suicidaires) n’est plus un tabou, et à ce que le taux de suicide diminue.
Donneurs d’ordre / partenaires / collaboration
Partenaire : Vlaams Expertisecentrum Suïcidepreventie (VLESP)
Donneur d’ordre (sponsor) : Autorité flamande, Département Soins et Département Travail et Économie sociale
Personne de contact + équipe
Le projet est dirigé depuis le KIR par Lauren Blockmans et Ellen Delvaux. L’équipe est également composée de Sofie Vandenbroeck, Sofie Balduyck et Elke Velle.