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Le projet BOCCA permet de mieux identifier les cancers liés au travail
Expert Lode Godderis
CEO d'IDEWE
Collaboration entre IDEWE, Kom op tegen Kanker, la Fondation Registre du Cancer et la KU Leuven
L’organisation « Kom op tegen Kanker » (lutte contre le cancer) finance l’étude BOCCA de la KU Leuven, dans laquelle la base de données de la Fondation Registre du Cancer est croisée avec les informations qu’IDEWE collecte en tant que service externe sur les conditions de vie au travail des collaborateurs. « Nous voulons mieux identifier les cancers qui surviennent dans tel ou tel secteur et les expositions qui peuvent y être liées », explique Lode Godderis, directeur général d’IDEWE.
« Chez plus de 8 % des personnes diagnostiquées d’un cancer, il existe un lien avec les conditions de vie au travail », explique Erwin Lauwers de l’organisation Kom op tegen Kanker. « Vous pouvez choisir de fumer, de faire peu d’exercice ou de manger des aliments gras, mais en tant que travailleur, vous ne choisissez jamais consciemment de travailler dans des conditions risquées. Cela complique les choses lorsqu’une personne se voit diagnostiquer un cancer qui est lié à son parcours professionnel. Les employeurs sont souvent insuffisamment conscients des risques que courent leurs travailleurs. Cependant, bon nombre de ces situations dangereuses peuvent être évitées. »
Prévenir le cancer
Avec le projet BOCCA de la KU Leuven, en collaboration avec IDEWE et la Fondation Registre du Cancer, l’organisation Kom op tegen Kanker espère mieux identifier les risques par secteur, activité ou entreprise. « Notre comité d’experts et notre comité de citoyens qui doivent décider de l’allocation de nos budgets de recherche ont tous deux convenu qu’il s’agissait d’une étude très importante. Elle s’inscrit pleinement dans le cadre de notre mission : prévenir le cancer. »
Améliorations durables
Pour Erwin Lauwers, l’étude n’est qu’un début. « Elle doit conduire à des améliorations durables », dit-il. « Peut-être même que nous identifierons des situations que nous ne qualifions actuellement pas de néfastes. Une fois que le projet BOCCA nous aura donné une meilleure idée des situations néfastes qui augmentent le risque de cancer dans certains secteurs, les décideurs pourront agir. La recherche de procédés et de produits alternatifs pourra alors commencer pour trouver des solutions de remplacement et prendre de meilleures mesures de prévention. Et même si cette étude est axée sur les conditions de vie au travail, elle fournira sans aucun doute des informations sur d’autres domaines de la vie. »
Multifactoriel
Lode Godderis explique comment fonctionne l’étude. « Il n’est pas toujours facile d’établir le lien entre la cause et les effets du cancer. La cause est généralement multifactorielle. L’exposition au travail peut donc être une cause, mais l’hérédité et malheureusement aussi le hasard jouent un rôle. En outre, le délai entre l’exposition et l’apparition des premiers symptômes est de 30 ans en moyenne. Nous arrivons seulement maintenant au pic des cancers liés à l’amiante, alors que les produits à base d’amiante sont interdits depuis des années. Pour les leucémies et les lymphomes, par exemple, la période de latence est plus courte, mais elle reste de 10 à 15 ans. »
« Il s’agit donc d’obtenir un aperçu aussi clair que possible des facteurs de risque qui peuvent être liés à un environnement de travail. Pour ce faire, nous voulons combiner les données du registre du cancer, qui recueille les informations de tous les patients atteints de cancer, avec la base de données d’IDEWE qui recueille les données sur l’exposition au travail, les caractéristiques de travail et certaines caractéristiques individuelles du mode de vie des travailleurs. Cela nous permettra de mieux comprendre dans quelle mesure le travail peut être la cause principale. Pour certains cancers, comme l’amiante et le mésothéliome, nous le savons déjà. »
Maladie professionnelle
« L’objectif final de l’étude est de déterminer dans quels secteurs le cancer est le plus répandu et d’en savoir plus sur les risques d’exposition. Cela nous permettra d’améliorer les mesures de prévention. Mais peut-être pouvons-nous aussi apprendre, à partir de cette étude, pourquoi la Belgique obtient de si bons résultats en matière de cancer du sein chez les femmes. Il est également intéressant que des études similaires aient déjà été menées en Scandinavie, avec lesquelles nous pourrons comparer nos résultats. Nous espérons que le projet BOCCA pourra aussi contribuer à la reconnaissance de certains cancers comme maladies professionnelles, car ce point représente souvent un défi. »
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