Diabète : les chauffeurs professionnels peuvent prendre le volant en toute sécurité
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Expert Ilse Moerland
Responsable de la discipline Médecine du travail
Journée mondiale du diabète le 14 novembre 2024
Un diagnostic de diabète ne doit pas empêcher les chauffeurs professionnels de poursuivre leur carrière. La maladie peut toutefois avoir un impact sur leur capacité à conduire, d’où la nécessité d’un suivi médical rigoureux. Avant que le médecin du travail ne puisse délivrer une attestation d’aptitude à la conduite, le médecin traitant doit émettre un avis favorable. Dans certains cas, une attestation de l’ophtalmologue est aussi nécessaire. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, qui a lieu chaque année le 14 novembre, nous refaisons le point sur les informations importantes.
Il ne fait aucun doute que le diabète peut nuire à la capacité de conduite. « Par exemple, les chauffeurs en hypoglycémie ont souvent du mal à rester sur leur bande de circulation. Ils peuvent aussi être confus et manquer des éléments de signalisation routière », explique Ilse Moerland, responsable de la discipline Médecine du travail chez IDEWE. « À long terme, les patients peuvent aussi développer des problèmes de vue. Lorsqu’il constate un diabète, le généraliste ou l’endocrinologue doit donc informer son patient de l’obligation de demander un permis de conduire adapté dans un délai de 4 jours ouvrables après le diagnostic. Sans permis adapté, le patient diabétique ne peut plus conduire. Cette règle vaut évidemment aussi pour les chauffeurs professionnels. »
Les conditions de l’aptitude à la conduite
Pour pouvoir être déclaré apte à conduire, le patient diabétique doit satisfaire à une série de conditions.
- Le médecin traitant doit constater que la maladie est stabilisée.
- Le patient doit se soumettre à des contrôles médicaux réguliers.
- Il doit avoir une compréhension suffisante des implications de la maladie.
- Il doit être conscient des risques de l’hypoglycémie et capable d’en reconnaître les symptômes.
- Il doit suivre scrupuleusement son traitement.
- Il doit avoir reçu une éducation au diabète.
L’attestation d’aptitude à la conduite
Pour le transport privé et les chauffeurs du groupe 1 (permis AM, A1, A2, A, B, B+E et G), le médecin traitant peut déclarer l’aptitude à la conduite au moyen d’un formulaire standardisé. Les chauffeurs du groupe 2 (permis C et D), après avoir obtenu cet avis d’aptitude de leur médecin traitant, doivent ensuite consulter le médecin du travail.
« Pour les chauffeurs professionnels du groupe 2, l’examen médical pratiqué par le médecin traitant doit parfois être complété par une attestation de l’ophtalmologue, s’il apparaît que la vision a été modifiée par le diabète », précise Ilse Moerland. « Sans ces attestations médicales, il est impossible de demander ou de faire prolonger un permis de conduire adapté. Les chauffeurs du groupe 1 doivent faire prolonger leur permis tous les 5 ans maximum. Et pour les chauffeurs du groupe 2, ce délai est ramené à 3 ans maximum. »
Validité du permis de conduire : un élément important à surveiller
« En cas de diabète, il est donc très important que les chauffeurs professionnels soient attentifs à la date de validité de leur permis de conduire, et qu’ils consultent leur médecin à temps pour recevoir un nouvel avis d’aptitude. Les personnes du groupe 2 doivent être d’autant plus vigilantes qu’elles doivent en plus se rendre chez le médecin du travail pour obtenir leur attestation. À défaut, les périodes de validité de leurs permis risquent de ne plus s’enchaîner. Munies de cette attestation, elles peuvent alors demander la prolongation de leur permis de conduire à l’administration communale. »
En savoir plus sur l’examen d’aptitude à la conduite
Questions et réponses sur les attestations d'aptitude à la conduite.