Devrions-nous avoir un chien au bureau ?
Un compagnon à quatre pattes sur le lieu de travail
Aux États-Unis, il est aussi évident d’amener son chien au bureau que sa boîte à tartines. Chez nous, cette démarche est plus hésitante. Nathalie De Regge a rédigé une thèse à ce sujet dans le cadre de sa formation de conseillère en prévention aspects psychosociaux. « Avoir un chien comme collègue peut être très bénéfique au bien-être », déclare-t-elle. « Toutefois, avant d’autoriser un chien sur le lieu de travail, il convient de garder à l’esprit les risques possibles et les effets négatifs sur le bien-être. »
Un chien au bureau n’est pas nécessairement le chien « de l’entreprise ». Ce serait une mauvaise idée quand on connaît le triste sort réservé à certaines plantes de bureau pendant les périodes de congés. « Bien sûr, il peut s’agir du chien du patron ou du chien du concierge, mais dans la plupart des cas, il est question d’un ou plusieurs travailleurs qui amènent leur chien au travail à des jours convenus. »
Joie et convivialité
Amener son chien au bureau est une solution pour les chiens qui n’aiment pas rester seuls, même si la valeur ajoutée doit profiter principalement au propriétaire et à ses collègues. « Les employeurs choisissent souvent d’autoriser la présence d’un chien au bureau pour les nombreux effets positifs sur le bien-être. Par exemple, les collègues ont immédiatement le sourire aux lèvres en voyant apparaître le compagnon à quatre pattes le matin. Les collègues qui ne se parlent pas beaucoup d’habitude ont soudain un sujet de conversation commun. Le chien devient également une tâche commune. Il faut s’arranger pour savoir qui promène le chien et qui le sort pendant le temps de midi, ce qui incite à faire plus d’exercice. Ce sont autant d’activités qui peuvent également faire baisser le niveau de stress des collaborateurs. »
« Un chien au bureau contribue aussi à créer une atmosphère familière et conviviale. Il a également un effet positif sur l’image de l’organisation, qui à son tour peut apporter une valeur ajoutée en attirant de nouveaux talents. Ces effets positifs ont été confirmés par la littérature et des études réalisées depuis 2020. Pour d’autres affirmations, comme l’impact sur l’engagement au travail, l’implication et la rétention, d’autres études scientifiques s’imposent. »
Liste de contrôle
Il convient de veiller à une bonne communication et à l’engagement et l’implication de toutes les personnes qui seront en contact avec le chien avant qu’il ne fasse son apparition au bureau. Dans sa thèse, Nathalie élabore une liste de contrôle des points d’attention à examiner lors de la phase préparatoire avant d’introduire un chien sur le lieu de travail.
« Le calme et la socialisation sont des exigences de base pour un chien, mais elles ne suffisent pas toujours. Surtout en présence de personnes qui ont peur des chiens ou qui y sont allergiques. Le risque de trébucher sur le chien ou ses jouets est aussi un sujet de préoccupation. »
« Le bien-être du chien doit également être pris en compte. Le chien apprécie-t-il l’attention reçue et le nouvel environnement ? Dispose-t-il de son propre coin où il peut se réfugier au calme ? Qui reconnaît les symptômes de stress du chien et sait comment y réagir de manière appropriée ? Et qui a l’autonomie nécessaire pour quitter son poste de travail si le chien veut sortir ? »
Un processus
Il est probable qu’une fois l’autorisation accordée, plusieurs propriétaires souhaiteront emmener leur chien au travail. « Il est donc important d’élaborer une politique qui clarifie cette démarche. L’introduction d’un chien est donc davantage un processus qui peut être adapté en cours de route. L’organisation doit avoir une culture du feed-back ouverte afin d’éviter que les irritations liées à la présence d’un animal ne restent inexprimées et non résolues. En effet, c’est à ce moment-là que tous les effets positifs possibles disparaîtront. »