Il est temps d’inscrire la ménopause à l’agenda politique des organisations
Expert Lauren Blockmans
Chef de projet innovation et co-création
Expert Ellen Delvaux
Projectmanager innovation & co-creation
Trois entreprises ont rejoint IDEWE dans la cocréation autour de cette thématique
Au cours des derniers mois, IDEWE a reçu des demandes de conseils de la part de plusieurs organisations concernant la mise en place d’une politique relative à la ménopause sur le lieu de travail. Trois d’entre elles, sous la direction d’experts du Creative Connect Centre d’IDEWE, ont lancé un trajet autour de cette thématique. « Il y a un besoin de connaissances, d’informations et de compréhension, mais aussi de flexibilité et de travail sur mesure », explique Ellen Delvaux, project manager innovation et cocréation chez IDEWE.
Grâce à l’attention croissante des médias et des politiques, la ménopause sort peu à peu du tabou. Parallèlement à l’attention accrue portée au bien-être au travail, le sujet est également à l’ordre du jour des organisations.
« Et c’est tout à fait normal », déclare Ellen Delvaux. « La population active vieillit et se féminise. La moitié de la population active connaîtra tôt ou tard la ménopause. Certaines d’entre elles présenteront des symptômes tels qu’une perte de concentration et des bouffées de chaleur. Et par conséquent, peut-être aussi de l’insécurité, de l’absentéisme, du présentéisme et de la stigmatisation. Les avis sont souvent partagés sur la manière de gérer cette situation. Certains considèrent qu’il s’agit d'une question purement privée, alors que d’autres estiment qu’en agissant de la sorte, on ignore l’impact sur le lieu de travail ».
« Alors que le sujet commence à prendre de l’ampleur, on se rend de plus en plus compte qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes sur la manière dont une organisation peut soutenir les travailleuses », déclare Lauren Blockmans, project manager innovation et cocréation chez IDEWE. « Selon le type d’organisation, les besoins des travailleuses sont souvent très différents. Par exemple, les femmes travaillant dans un bureau ont plus souvent l’occasion de faire une pause au cours de leur journée de travail que les femmes travaillant dans une usine. Celles qui travaillent à la chaîne ne sont pas libres d’aller aux toilettes à tout moment ».
Trois phases
Pour Start People, ACV Puls Antwerp et Volvo Group Belgium, le sujet était suffisamment pressant pour l’explorer dans le cadre d’un processus de cocréation.
« Dans notre Creative Connect Centre, nous avons défini un processus en trois phases », explique Ellen Delvaux. « Lors d’un premier contact, nous avons interrogé les travailleuses des organisations sur leurs expériences et leur gestion de la ménopause en général et sur le lieu de travail. Nous avons ensuite organisé deux ateliers avec des travailleuses et des acteurs des politiques de bien-être des organisations. Au cours de l’un d’entre eux, nous avons tenté d’identifier les besoins et au cours de l’autre atelier, nous avons réfléchi à des solutions et des actions possibles ».
Il en est résulté un grand nombre d’informations qui ont ensuite été intégrées dans un guide destiné aux organisations participantes. En plus des informations obtenues, nous avons formulé des recommandations pour travailler sur des politiques qui tiennent compte de la ménopause. En outre, la littérature existante sur le sujet est également abordée.
Ouvrir le dialogue
« Le besoin de connaissances et d’informations est important. Non seulement pour les femmes, mais aussi pour les collègues, personnes de confiance, RH et supérieurs hiérarchiques masculins. À cet égard, de nombreuses participantes ont trouvé l’atelier sensibilisant et une forme de reconnaissance en soi. Elles ont beaucoup apprécié que leur organisation les ait déléguées pour participer. Il s’agit déjà d’un signal clair qu’ouvrir le dialogue à ce sujet au niveau de l’organisation peut être un premier pas important. Les affiches que nous avons réalisées à ce sujet peuvent être un outil pour cela ».
Lors de la recherche de solutions, le besoin de personnalisation est revenu à plusieurs reprises. « Concrètement, cela pourrait signifier qu’une entreprise investit dans un système d’horaires de travail flexibles, par exemple, qu’elle révise temporairement l’ensemble des tâches ou qu’elle offre la possibilité de télétravailler. Il a également été proposé d’inviter les femmes à partir d’un certain âge à prendre rendez-vous avec un médecin, qui pourrait discuter de la question et éventuellement déjà proposer des mesures de soutien. »
> Téléchargez des affiches de sensibilisation via l’espace client MyIDEWE.
> En savoir plus sur le Creative Connect Centre d’IDEWE, le lieu où la créativité et l’innovation se rencontrent.