Les perturbateurs endocriniens sont désormais traités comme les substances cancérigènes
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Expert Hilde De Raeve
Conseillère en prévention - Médecin du travail
Un inventaire précis est plus que jamais nécessaire
Depuis le 28 juillet, les perturbateurs endocriniens sur le lieu de travail sont soumis aux mêmes règles que les substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques. Le nouvel arrêté royal mentionne explicitement que les femmes enceintes, les enfants à naître et les jeunes sont particulièrement sensibles à l’exposition à ces agents. Un inventaire adéquat des substances avec lesquelles les travailleurs peuvent entrer en contact est une première étape essentielle de la prévention. Cela est notamment possible grâce à l’outil ChemDirector d’IDEWE.
L’arrêté royal du 2 juillet 2023 fixant des mesures afin de protéger les travailleurs contre les agents possédant des propriétés perturbant le système endocrinien est entré en vigueur le 28 juillet 2023. En conséquence, les perturbateurs endocriniens sont repris dans le titre 2 du livre VI du code du bien-être au travail et doivent être traités sur le lieu de travail de la même manière que les substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.
Relation complexe entre l’exposition et l’effet
« Les perturbateurs endocriniens peuvent être présents dans des produits très différents », explique Hilde De Raeve, conseillère en prévention-médecin du travail chez IDEWE. « Notamment dans les produits de nettoyage, les cosmétiques, les produits phytosanitaires et les plastiques. Les perturbateurs endocriniens se caractérisent par une relation complexe entre l’exposition et l’effet. Même une faible exposition peut présenter un risque. C’est la raison pour laquelle des mesures préventives doivent être prises en matière de protection de la maternité et de protection des adolescents, qui sont considérés comme des groupes à risque. »
L’identification est une condition de base
« L’identification et l’inventaire des perturbateurs endocriniens est une première étape importante pour une gestion appropriée et une manipulation sûre de ces produits. Pour faciliter l’identification, les fabricants devront adapter l’étiquetage et les fournisseurs devront également mentionner sur la fiche de données de sécurité que leurs produits contiennent des perturbateurs endocriniens. Entre-temps, des listes de perturbateurs endocriniens sont également disponibles. »
« Comme ces listes ne sont pas statiques et que de nouveaux produits apparaissent constamment sur le marché, les employeurs ont besoin d’un système pour identifier précisément ces substances. Notre outil en ligne ChemDirector s’y prête parfaitement. Cet outil s’appuie en effet sur les listes les plus récentes et les plus pertinentes de produits et de composants dangereux. Ces informations de base sont absolument nécessaires avant de procéder à une analyse de risques approfondie. En effet, en tant qu’employeur, ce n’est pas parce que vous avez de tels produits dans vos locaux qu’ils présentent nécessairement un risque. L’importance d’une analyse de risques et de l’estimation du risque résiduel ne doit donc pas être sous-estimée dans ce domaine non plus.
Secteurs
Le BeSWIC énumère les secteurs qui doivent être particulièrement vigilants face aux perturbateurs endocriniens :
- l’industrie chimique où sont fabriqués des produits et des articles contenant des perturbateurs endocriniens
- le secteur de l’agriculture et de l’horticulture avec la lutte contre les nuisibles
- le secteur de la construction
- le secteur du nettoyage
- le secteur du textile
- le secteur des soins de beauté
- les pompiers
- le recyclage et le traitement des déchets
Vous trouverez de plus amples informations sur le site Web du BeSWIC.