Le passage à l’heure d’été augmente-t-il le risque d’accidents (sur le chemin) du travail ?
« Prévention et vigilance sont de mise dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’été »
Le passage à l’heure d’été raccourcit les dernières journées du mois de mars. « Si nous ne sommes pas attentifs, cela a un impact négatif sur notre sommeil », explique Liza De Geeter, conseillère en prévention. Elle a cherché à savoir si cette transition se traduisait par une augmentation des accidents (sur le chemin) du travail au cours des jours ouvrables suivant le passage à l’heure d'été.
« L’idée nous est venue du conseiller en prévention de notre client Dana Belgium », explique-t-elle. « Il avait lu dans le journal l’avertissement de l’institut pour la sécurité routière VIAS qui demandait de redoubler de vigilance sur la route le jour suivant le passage à l’heure d’été. Le déclic a eu lieu lorsque, dès le premier jour de travail à l’heure d’été, trois accidents impliquant des premiers secours se sont produits ».
Un facteur potentiel
Liza s’est penchée sur les données relatives aux accidents : non seulement les données de Dana, mais aussi celles d’une grande entreprise ainsi que les chiffres d’accidents rapportés par Fedris, l’agence fédérale des risques professionnels.
« Les données de Dana m’ont permis de constater que, pour 45 % des années examinées, le nombre d’accidents impliquant des premiers secours était supérieur à la moyenne au cours de la première semaine suivant la passage à l’heure d’été. Quant aux données de la grande entreprise, j’ai constaté une augmentation du nombre d’accidents du travail au cours de la période suivant le changement d’heure dans 50 % des années étudiées. L’analyse des données sur les accidents du travail réalisée par Fedris a confirmé que la probabilité d’un accident du travail est plus élevée le lundi suivant le début de l’heure d’été ».
À tout le moins, les différents résultats montrent que le passage à l’heure d’été pourrait être un facteur potentiel d’accidents du travail.
Sensibilité individuelle
« Notre horloge interne ne fonctionne pas avec des aiguilles que l’on peut déplacer à notre guise », déclare Liza. « Le sommeil et le manque de sommeil sain et suffisant sont des facteurs importants de notre fonctionnement. » En outre, notre chronotype détermine si nous sommes un lève-tôt ou un couche-tard. Pour ce dernier, les jours suivant le passage à l’heure d’été constituent sans aucun doute un plus gros problème ».
Le risque accru d’accidents (sur le chemin) du travail dans les jours qui suivent le passage à l’heure d'été est essentiellement individuel. « Il est dès lors recommandé aux employeurs de sensibiliser les travailleurs et de prendre des mesures de prévention afin de réduire le risque. »
Préparez le changement d’heure
Pour passer à l’heure d’été sans accroc, des mesures de prévention organisationnelles sont nécessaires, ainsi qu’une préparation individuelle des travailleurs.
Voici quelques exemples pour l’employeur :
- Introduisez des horaires de travail glissants, pour que les couche-tard puissent arriver plus tard.
- Évitez les activités à risque dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’été.
- Veillez à ce que les collègues puissent collaborer pour effectuer une tâche. Vous éviterez erreurs et distractions.
Voici quelques exemples pour le travailleur :
- Dans les jours précédant le changement, ajustez progressivement vos horaires de sommeil en vous couchant 15 minutes plus tôt que d’habitude, si votre niveau de fatigue est suffisant. Cette démarche vous permettra d’obtenir le plus rapidement possible un rythme veille-sommeil cohérent.
- Le samedi, veille du changement d’heure, ne prévoyez pas d’activités tardives susceptibles de perturber votre rythme de sommeil.
- Le dimanche, jour du changement d’heure, profitez suffisamment de la lumière du jour. Cette action contribue à la régulation de l’horloge biologique.
Si vous souhaitez en savoir plus ou si vous avez besoin de soutien, contactez votre bureau régional d’IDEWE.